Pourquoi cartoprodig ?

« D’une manière générale, les cartes aident à comprendre le monde en en donnant des représentations globales, faciles à mémoriser ou à consulter ».

(Béguin M., Pumain D., 2017. La représentation des données géographiques. Statistique et cartographie. 4e éd. Paris, Éditions Armand Colin, 264 p.)

La carte s’est imposée comme un mode d’expression indispensable, omniprésent sur Internet, dans la presse, dans les publications du domaine scientifique ou en direction du grand public. Plus efficace et plus facile d’accès qu’un texte ou qu’un tableau de chiffres, ce mode de communication (carto)graphique offre à la fois une vision synthétique et détaillée des variations d’un phénomène dans l’espace, que ce soit à l’échelle d’une commune ou d’une région, d’un pays, d’un continent ou du monde. Parallèlement, de multiples organisations internationales (Banque mondiale, agences des Nations unies, Cnuced, OCDE, et quelques autres), produisent régulièrement des statistiques, agrégées au niveau des États, sur un très grand nombre de thèmes, allant de l’éducation à l’économie, en passant par l’environnement, la santé, les migrations, etc. Ces données, téléchargeables librement, sont particulièrement riches. Prises individuellement et par leur comparaison, elles reflètent l’état du monde à un instant t, tout autant que les trajectoires des pays ou des continents sur plusieurs décennies. Ces données, qui sont largement mobilisées dans les rapports organismes qui les produisent comme dans de nombreuses autres publications (notamment des atlas et manuels scolaires) ne font pour autant pas l’objet d’un traitement cartographique systématique.

C’est ce que propose Cartoprodig avec une collection originale de plus de 700 cartes exploitant plus de 70 indicateurs statistiques produits par une dizaine d’organismes . Ces cartes, répondant toutes au même modèle et proposant un traitement simple de chaque indicateur statistique, sont conçues pour être des documents facilement exploitables, qui garantissent au lecteur-utilisateur la validité des données, la rigueur des traitements et la fiabilité des fonds de carte. Cartoprodig se présente ainsi comme une ressource utile aux chercheur.e.s, enseignant.e.s-chercheur.e.s, étudiant.e.s, enseignant.e.s du secondaire, expert.e.s, et tout.e.s celles et ceux qui ont besoin de cartes simples, fiables, pour illustrer un propos ou faire le point sur une situation mesurable à travers un indicateur statistique. Les cartes sont téléchargeables librement au format pdf (idéal pour l’impression) ou jpg (idéal pour les écrans).

Des cartes statistiques

Au début, il y a le fond de carte …

Poursuivant l’objectif de produire des cartes lisibles sur écran et imprimables sur un papier au format A4, nous avons construit nos propres fonds de carte avec des tracés simplifiés, des entités spatiales sélectionnées, des projections adaptées selon les continents (figure 1).

Figure 1 – Les projections utilisées pour les fonds de cartes

Les découpages continentaux** Note : Les frontières et les noms indiqués par les cartes consultables et téléchargeables sur ce site n’impliquent aucune prise de position de la part des sources mentionnées ou des auteurs des cartes quant au statut juridique des pays et territoires représentés, ni au tracé de leurs frontières ou limites. Les noms de pays figurant dans les cartes sont ceux retenus par le MEAE, 2020 (data.gouv.fr). sont simples et évidents pour l’Afrique et l’Amérique (nous avons suivi la position française ne découpant pas l’Amérique du Nord de l’Amérique du Sud), mais nos choix peuvent être l’objet de discussion pour l’Europe, le Proche et Moyen-Orient, l’Asie et l’Océanie. Ainsi, la Turquie figure à la fois dans les cartes de l’Europe et du Proche et Moyen-Orient, ce pays nous paraissant fondamentalement rattaché politiquement, économiquement, socio-démographiquement et culturellement aux deux ensembles continentaux. Par conséquent, sa présence dans les cartes des deux blocs continentaux nous a paru indispensable à la compréhension des phénomènes représentés.

 

Sur nos cartes, tous les États souverains (selon les listes du MEAE (Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères) de la France et des Nations unies en 2020) sont représentés** Note : Les frontières et les noms indiqués par les cartes consultables et téléchargeables sur ce site n’impliquent aucune prise de position de la part des sources mentionnées ou des auteurs des cartes quant au statut juridique des pays et territoires représentés, ni au tracé de leurs frontières ou limites. Les noms de pays figurant dans les cartes sont ceux retenus par le MEAE, 2020 (data.gouv.fr)., parfois sous la forme de petits carrés pour les micro-États insulaires (par exemple le Cap-Vert ou le Samoa) ou continentaux (comme Monaco ou Andorre). Nous avons choisi en revanche de ne pas dessiner les plus petites îles et archipels non souverains (par exemple les Samoa américaines) pour éviter de surcharger le fond de carte. Les territoires d’outremer rattachés à des États tout en bénéficiant de statuts variés, tels que le Groenland (pays constitutif du Royaume du Danemark) ou la Guyane (région monodépartementale française), sont affichés avec un traitement statistique particulier. Dans la majorité des cas, ces territoires sont couverts d’une teinte grisée signifiant l’absence de données pour l’indicateur en question. En de rares occasions, les bases de données utilisées les renseignent avec des statistiques qui leur sont propres ; dans ce cas, l’indicateur est pris en compte seulement dans les cartes à l’échelle du monde et du continent auxquels ces territoires se rattachent. Le Groenland, par exemple, sera donc traité dans les cartes du monde et de l’Europe, mais couvert d’un gris signifiant « hors champ » sur les cartes du continent américain. Enfin, des territoires à « statut contesté » (Sahara occidental, Somaliland) apparaissent avec des hachures grisées.

 

 

Représentations cartographiques : cartes de stocks et cartes de taux …

La majeure partie des cartes disponibles sur le site sont des cartes choroplèthes, c’est-à-dire présentant des aplats de couleurs dégradées du clair au foncé. Ce mode de représentation, adapté aux indicateurs s’exprimant par des taux (pourcentages, indices synthétiques, etc.), ne convient pas au traitement des indicateurs donnant des mesures de stocks ou d’effectifs (PIB nationaux exprimés en millions de dollars, population en milliers d’habitants, etc.). Ceux-ci sont représentés par des cercles dont la taille (en réalité la surface) varie en fonction des effectifs représentés. On peut ainsi apprécier visuellement un rapport de proportionnalité entre chaque cercle de la carte : un cercle représentant la valeur 20 sera donc deux fois plus gros que celui représentant la valeur 10.

 

Les discrétisations : découper une série statistique en classes …

Le traitement des indicateurs de taux nécessite de découper (ou discrétiser) la série statistique (ensemble des valeurs portées par tous les pays présents sur une carte) en un nombre de classes limité. Nous avons choisi d’appliquer un traitement simple et unique à tous les indicateurs, dénommé Q6 (figure 2). Cette méthode, proposée par Philippe Waniez dans le logiciel Philcarto® (http://philcarto.free.fr) puis reprise par Magrit® (http://magrit.cnrs.fr), repose sur un découpage en 4 classes d’effectifs égaux, après avoir isolés dans deux classes extrêmes, 5 % des individus (3 à 10 pays selon les cartes) portant les valeurs les plus fortes et autant d’individus portant les valeurs les plus faibles (soit 6 classes au total). L’intérêt de ce mode de découpage est qu’il est indépendant des valeurs spécifiques à chaque indicateur, de l’étendue de la série statistique (écart entre le minimum et le maximum) et de la dispersion relative des individus (les pays) sur cette étendue. Cette propriété permet de faciliter la comparaison de cartes traitant d’indicateurs fort différents. On pourra par exemple comparer facilement la carte de l’IDH des pays du continent africain avec celle de la mortalité infantile du même continent en observant simplement la position de tel ou tel pays dans une classe ou une autre, sachant qu’elles sont construites, dans les deux cartes, selon le même procédé (figure 2, cartes A, B et C).

En complément de la collection de cartes découpées selon le procédé Q6, nous proposons, pour certains indicateurs, d’autres cartes adoptant des discrétisations spécifiques, ajustées aux caractéristiques des indicateurs traités. Elles permettent à la fois d’intégrer des valeurs repères (par exemple le 0 dans les taux de croissance) dans la répartition des pays en classes, et de prendre en compte l’existence de discontinuités remarquables dans la distribution des pays (figure 2, cartes C et D) sur l’échelle de valeurs (l’étendue de la série statistique).

Figure 2 – Comprendre nos discrétisations

Dans les planches de séries temporelles (deux ou trois cartes présentant l’évolution des valeurs d’un indicateur à plusieurs dates), les discrétisations adoptées sont également ajustées aux spécificités des indicateurs. Une seule légende s’applique aux deux ou trois cartes composant la planche, ce qui permet d’une part de suivre l’évolution de l’indicateur pour chacun des pays représentés, et d’autre part de percevoir, dans le contraste entre les cartes, la tendance (évolution positive ou négative) de l’indicateur en question.

Figure 3 – Les séries temporelles : Afrique – emplois dans l’agriculture

Comment lire nos cartes ?

Figure 4 – Les informations utiles à la lecture de la carte

Les indicateurs

Les indicateurs sont classés par thèmes (7) qui se recoupent en partie (figure 5). Par exemple, le PIB/habitant peut tout autant être interprété comme un indicateur de développement que comme un « simple » indicateur économique. Parmi la longue liste des indicateurs renseignés par les sources que nous utilisons, nous avons traité en priorité ceux qui nous ont parus les plus utiles et les plus communs, en écartant momentanément des indicateurs trop spécifiques et peu parlant, ou très inégalement renseignés (c’est-à-dire pour lesquels un grand nombre de pays ne portent pas de valeurs) tels que le taux d’utilisation de pesticides (en tonnes/ha de terres agricoles) ou le nombre moyen annuel de décès par traumatisme pour 10 000 habitants. De la même façon, nous avons privilégié le traitement des indicateurs aux dates les plus récentes (en général à partir de 2014). À l’avenir, notre collection de cartes sera complétée par de nouveaux indicateurs et par des cartes d’indicateurs existants à différentes dates.

Figure 5 – Les thèmes et leur couleur

* Note : Les frontières et les noms indiqués par les cartes consultables et téléchargeables sur ce site n’impliquent aucune prise de position de la part des sources mentionnées ou des auteurs des cartes quant au statut juridique des pays et territoires représentés, ni au tracé de leurs frontières ou limites. Les noms de pays figurant dans les cartes sont ceux retenus par le MEAE, 2020 (data.gouv.fr).